MUSE-LIERRE

à la faveur d’une marche
se détacher du temps

sur la pierre douce-polie
la plante au frais
en appui sur les doigts de pied
les talons relevés
conserver une tension
un lien avec la roche

le séant de biais
épaules torse et tête baignantes
dans l’ombre humide
la main qui écrit vers la lumière
l’autre sage qui maintient le feuillet
en place contre les autres du carnet

à la faveur d’une et deux marches
d’un escalier ancien
avec au loin
la faible rumeur de la rue piétonne
au plus près
l’onde coulante
et quelque fantôme qu’on ne cherche pas
mais sait retrouver
écouter le bruissement régulier
de l’eau retombante

à la faveur d’une quiétude lente
tenir enfin l’harmonie à la pointe de l’encre
l’apprivoiser juste assez
lentement
patiemment
précieux présent
souffle ample
du temps tissé
des mains le reflet
lissant l’angle

 

2 réflexions sur “MUSE-LIERRE

  1. Anne dit :

    Tu la tiens, l’harmonie !!!
    Je ne peux pas te lire en silence, chaque fois je me surprends à chuchoter pour entendre un peu ta jolie musique.
    From Paris with love love love

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